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12 mars 2012 1 12 /03 /mars /2012 09:17

Lomé, le 12 Mars 2012

 

Excellence

Monsieur Faure Gnassingbé

Président de la République

Présidence de la République

LOME – TOGO

Objet : Lettre d’alarme.

Monsieur le Président de la République,

C’est par l’ascendant de la vérité, par la conscience patriotique, par le sens de la justice et de l’humanisme, en toute lucidité et dans la liberté que l’homme d’Etat parvient à servir le bien commun, à élever le peuple à la dignité humaine et à assurer le prestige de sa patrie. Je ne veux  exercer ici  aucune espèce de critique mais exprimer tout simplement mon indignation devant l’insupportable. Notre capitale était qualifiée de : « Lomé la belle, Lomé la coquète, Lomé la vivante». Mais actuellement, une association de certains compatriotes avec des étrangers sans scrupule, profitant des travaux de reconstruction de certaines rues dans notre capitale, est entrain de saccager notre plage et de nous préparer une catastrophe environnementale. Malgré mes alertes auprès des ministres de l’environnement, du tourisme, de l’administration territoriale, de la sécurité et surtout auprès des services du Premier ministre et de la Mairie de Lomé, personne, parmi ces responsables, n’a daigné faire arrêter le prélèvement illégal et criminel du sable tout au long de la plage et ne semble réaliser le dégât écologique que cela constitue. 

Monsieur le Président de la République, les togolais ne comprennent pas par quel effet maléfique du diable, votre pouvoir est frappé d’impuissance et que vous n’arrivez pas à prendre des mesures de redressement des injustices sociales, de punition des crimes économiques et des violations des droits de l’homme. Vous avez parlé de solidarité et de partage dans vos vœux pour cette année. Mais votre Directrice de cabinet est aussi ministre pour plusieurs départements. Le ministre de la sécurité est aussi Directeur Général de l’aviation civile et cumule d’autres responsabilités importantes. Le Maire de la ville de Lomé est aussi Directeur Général du port de Lomé, Président du CHU de Tokoin et cumule plusieurs autres responsabilités. Je peux citer d’autres anomalies révoltantes.

Monsieur le Président de la République, vous conviendrez avec moi que quand la misère accable l’immense majorité de notre peuple, que des centaines de milliers de nos compatriotes sont en chômage ou dans la précarité, qu’une minorité cumule des postes de commandement dans l’incompétence, que quelques uns s’enrichissent scandaleusement, qu’on laisse piller le pays et qu’on l’endette massivement à nouveau, etc, on prépare de nouvelles convulsions sociales. Le prélèvement abusif du sable à la plage de Lomé est un délit national parmi tant d’autres de vos collaborateurs. C’est aussi un attentat contre nos jeunes qui s’y retrouvent les dimanches pour noyer leur angoisse et blouser leur oisiveté. Il y a urgence pour une rectification régénératrice avant que le torrent de la colère sociale ne déborde. Nous assistons présentement au plus effréné agiotage qui tue les Républiques. Comment est-on arrivé à l’abandon et à la ruine de l’hôtel de la paix devenu un lieu insalubre et de malfaisance au cœur de notre capitale ? L’hôtel du 2 Février serait-il voué au même sort ?

Monsieur le Président de la République, ne laissez pas  La colère sourde des togolais se transformer en insurrection populaire. La majorité de nos concitoyens est en proie aux horreurs de la pauvreté. Elle se sent dépouillée de ses droits, méprisée et terriblement trahie. Elle a de plus en plus la conviction que le brigandage et les injustices sociales sont honorés et que les décisions prises en conseil des ministres ne servent qu’à endormir ou à couillonner.  La confiance nationale dans votre gouvernance est profondément ébranlée. Les liens sociaux se rompent de plus en plus. L’indiscipline, le désordre,  l’incivisme et une immoralité profonde règnent dans le pays. C’est Dieu qui nous sauve encore du chaos. Aucun faux-fuyant et aucune dénégation de la réalité ne vous sera utile. Les défenseurs des droits de l’homme ont raison de demander la démission du gouvernement. Leur combat est un grand secours vous aidant indirectement pour engager la révolution culturelle et pour écarter les scélérats qui vous maraboutent, empoisonnent votre gouvernance et portent atteinte à la réputation de notre pays.

Veuillez trouver ici, Monsieur le Président de la République, l’assurance de ma fraternelle et de haute considération.

Nicolas LAWSON

 

Président du PRR

 

Copie : Ambassadeurs et presse.

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