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11 mars 2009 3 11 /03 /mars /2009 20:45

L’ECHEANCE DE 2010 ET LES PERSPECTIVES D’AVENIR

 Nous sommes entrés dans une nouvelle ère avec la crise systémique qui consacre la faillite de l’idéologie néocapitaliste, ultralibérale et néoconservatrice. La ruine du communisme avait favorisé le triomphe de l’économie de marché, qui vient d’engendrer la crise financière et économique, manifestement plus grave que la crise de 1929 à cause de son utilisation de la stratégie de chaos. En ce moment où c’est la récession partout, la décroissance des économies occidentales, le chômage galopant et la misère se propageant à vive allure, les gouvernements sont frappés de paralysie ou de crétinisme. Sans être cassandres, on peut estimer que les courants nous mènent à la catastrophe.Cependant, les progressistes, dont nous faisons partie, avaient tiré la sonnette d’alarme depuis vingt ans. C’est pourquoi, malgré tout, nous sommes optimistes et nous affirmons que loin d’arriver à son terme, l’histoire humaine va encore se poursuivre longtemps. Dans le contexte déroutant de la crise financière, monétaire et économique, le PRR a pris du recul pour avoir une meilleure perspective. Notre parti a ainsi élaboré une réponse cohérente et efficace aux problèmes brutaux qui éprouvent les togolais et les africains. Ce sont le Mémento pour le Togo et l’Agenda de l’avenir, que nous ne manquerons pas d’imprimer à nouveau et de les distribuer largement dans les semaines à venir.

 
L’ECHEANCE DE 2010


Nous soutenons que les conditions ne sont pas encore remplies pour avoir des élections présidentielles libres, transparentes et acceptables pour tous. Le hold-up de la classe politique traditionnelle sur la vie politique, leurs rivalités funestes, leur dépendance à l’égard de l’étranger pour régler leurs disputes et ses conséquences désastreuses sur le pays et le peuple, nous font craindre la répétition des drames et des crimes ayant déjà éprouvé notre patrie. Les camps antagonistes ne semblent pas disposés à faire des compromis pour réaliser des réformes institutionnelles et constitutionnelles dans l’intérêt supérieur du pays. Ils chicanent en faisant primer les intérêts personnels ou partisans sur l’intérêt de la nation. Le RPT et les partis traditionnels de l’opposition ont pris le peuple togolais en otage et jouent avec le destin national. L’ineptie de leur comportement a condamné une immense partie de la masse à errer dans un univers kafkaïen, écrasée par la misère et l’ignorance qui la cernent.
L’émergence du PRR et de son Président est un défi à ces forces du passé. Ceux, qui ruminent de vieilles nostalgies mais parlent de changement et ceux, qui s’accrochent au pouvoir désespérément pour résister aux nostalgiques, sont le recto et le verso de la même puce. Ils ne se préoccupent pas le moins du monde des conséquences néfastes de leurs divisions et ambitions personnelles. Le malheur est que notre jeunesse souffre comme ses aînés des tares léguées par le système monopartisme et que notre presse écrite s’acharne à reproduire en boucle des caricatures. Heureusement que nous avons la presse audio-visuelle dont le travail est largement louable, si l’on tient compte des moyens limités dont elle dispose. Il reviendra à un gouvernement progressiste que le PRR pourra former de venir en aide globalement à la presse pour une meilleure formation et rétribution des journalistes et par un financement appréciable des organes de presse.

 Ceci est une exigence car sans une presse libre et de qualité, des journalistes objectifs et bien payés, il ne peut y avoir une démocratie viable. Le rôle de la presse a été déterminant dans les dernières élections présidentielles ghanéennes. C’est grâce à elle que le parti au pouvoir n’a pas réussi à truquer les résultats. En 2010, le PRR souhaite que le courage, la déontologie professionnelle et le patriotisme soient les vertus décisives chez nos journalistes.

Notre parti jouera un grand rôle en 2010. Nous serons incontournable car nous représentons l’espoir et nous détenons la clé du redressement national et de l’unité des fils du pays. C’est l’une des raisons pour laquelle nous avons adressé récemment des propositions de réformes au Président du CPDC. Chacun a pu constater que ce sont des propositions judicieuses devant servir à la stabilité, à l’équité, à l’unité nationale et à la paix sociale. Il n’y a aucun intérêt à ce que le Chef de l’Etat actuel gagne les élections de 2010. La rhétorique de la réconciliation nationale n’est pas suffisante pour contrebalancer l’autre plateau de la balance qui porte les crimes du régime, la misère du peuple et l’abaissement du pays. L’impuissance de ses gouvernements successifs à restaurer l’autorité de l’Etat et à créer les conditions favorisant l’emploi de nos jeunes, l’éradication de la corruption et la bonne gouvernance, exige qu’il soit sévèrement sanctionné en 2010. L’alternance est non seulement moralement souhaitable l’année prochaine mais elle est impérative pour le salut de notre peuple et pour la restauration du prestige de notre pays.

 

POURQUOI JE SERAI CANDIDAT EN 2010

 

Notre peuple a perdu le goût de vivre, sa dignité et l’espérance. Mon engagement est de lui donner la liberté, la sécurité, le bonheur de vivre et d’assurer à notre patrie son indépendance politique et économique. Quelles soient par ailleurs les qualités des autres candidats qu’il y aura dans la compétition, ils ne peuvent le faire car ils sont les émanations du passé et d’un sérail qui pense court et agit par nature contre le bien commun. Je suis le candidat de la rupture avec un passé chargé de divisions, de violences, de crimes et de sectarisme. Je suis le seul capable d’agir contre les oligarchies qui maintiennent notre pays dans la dépendance à l’égard d’hommes, de pays et d’institutions étrangères.

Ma mission est, à l’opposé, de devenir, y compris avec ceux qui se ressaisiront, sans exclusion sectaire, le catalyseur d’un changement radical, positif et libérateur du génie national. Je ne pars pas d’une analyse de rapports de force politique existants actuellement mais d’une vision de l’avenir pour laquelle je m’efforce d’inspirer les énergies et de mobiliser les ressources physiques du pays. Ma première et plus ardente obligation sera de faire sauter les chaînes dans nos esprits et le verrou financier et monétaire qui imposent au Togo l’austérité sociale et la pauvreté. Mon gouvernement contribuera à détruire le mur de la pauvreté érigé entre le Nord et le Sud de la planète. J’entends ainsi participer à la refondation ce que d’autres hommes d’Etat avant moi avaient appelé la cause de l’humanité.

Nous vivons dans un moment historique décisif porté par l’avènement de Barack Obama. C’est le plus cadeau de la divine providence à l’Afrique. Il donne au PRR et à ses alliés l’occasion de réussir en 2010 ce que les leaders de l’opposition traditionnelle n’ont pas pu faire auparavant et en laissant violer la souveraineté populaire et violenter le peuple impunément. C’est un crime que de ne pas pouvoir protéger le peuple et sa victoire quand il vous donne sa confiance et son suffrage. Mon engagement en 2010 servira à restaurer la volonté du peuple togolais et à l’essor d’une politique de grands travaux financés essentiellement par des crédits publics nationaux. L’horizon de mon combat est la libération des togolais des tyrannies du système en place, de la dynastisation du pouvoir, de la pauvreté, de l’ignorance et de la dépendance extérieure. Le travail, la discipline, l’ordre et le respect les uns des autres, les libertés et la sécurité seront les piliers de la politique de mon administration.

Le PRR aura pour priorité l’éducation, la protection sociale, la santé publique, l’agriculture et le développement équitable de toutes les régions du pays. Notre parti et le gouvernement feront redéfinir la CEDEAO, en rejetant les carcans dans le traité de l’UEMOA. Nous avons une certaine idée de l’homme, fondée sur le développement mutuel et une culture de la vie. C’est la raison pour laquelle j’avais inventé le concept du co-développement au début des années 80. C’est ainsi et ainsi seulement que tous les peuples pourront se substituer à une concurrence économique faussée et corrompue par le jeu des néocolonialistes et des oligarchies financières.

Le Président du PRR que je suis a déjà contribué dans d’autres mouvements et cercles à une redéfinition d’un nouveau système financier et monétaire international. Quand je serai élu Président de la République du Togo, je ferai jouer à notre peuple son rôle de nation pilote que le destin lui a réservé en Afrique et qui a été dévoyé jusqu’à présent par les amants du pouvoir personnel et les apprentis politiciens. Mon gouvernement lancera un plan de relance économique de 1.500 milliards de FCFA sur trois ans pour reconstruire notre pays déstructuré et dévasté. Nous demandons donc aux jeunes togolais et à tous ceux qui rêvent d’un grand Togo uni et prospère de nous rejoindre pour mener cette bataille des patriotes et des hommes libres. Rien n’est impossible à celui qui a la foi et l’audace de l’espoir.

 

Fait à Lomé, le 9 Mars 2009


Nicolas LAWSON
Président du PRR
Ancien candidat à la
Présidence de la République     

 

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19 février 2009 4 19 /02 /février /2009 22:18

Lomé, le 18 Février 2009

 

Monsieur le Président

Cadre Permanent de Dialogue et de Concertation

C P D C

LOME

République du Togo

 

Objet : Position et requête du PRR

 

Monsieur le Président,

 

J’ai l’avantage de vous présenter la position et la requête de notre parti pour les modifications à apporter à la constitution et au code électoral.

Avant tout, nous avons la conviction que notre constitution est trop approximative et nécessitera à l’avenir qu’elle soit plus étoffée et plus précise pour répondre au rêve des plus brillants enfants de la patrie. Mais avant une telle révision profonde à entreprendre par un gouvernement légitime jouissant de l’adhésion populaire, nous suggérons les modifications suivantes dans:

 

La Constitution

Art. 59 : Supprimer les alinéas 1 et 2 et les remplacer par :

Le Président de la République est élu au suffrage universel direct et secret pour un mandat de cinq (5) ans renouvelable une seule fois.

Art. 60 : Supprimer les alinéas 1 et 2 et les remplacer par :

L’élection du Président de la République a lieu au scrutin uninominal à deux tours. Si aucun candidat n’a obtenu la majorité absolue au premier tour, alors un deuxième tour est organisé trois (3) semaines après la proclamation des résultats du premier tour.

Le Président de la République est élu à la majorité des suffrages exprimés.

Art. 65 : Supprimer l’alinéa 3 et le remplacer par :

Le gouvernement convoque en conseil des ministres le corps électoral dans les soixante (60) jours de l’ouverture de la vacance du pouvoir. Le scrutin pour l’élection d’un nouveau Président de la République devra intervenir dans les quatre-vingt dix (90) jours après la vacance du pouvoir.

Art. 66 : Cet article comporte un vice dangereux. En cas de majorité parlementaire opposée au Président de la République, il est inconcevable que le Président de la République puisse nommer et mettre fin à la  fonction du Premier Ministre. Dans un souci de stabilité politique, le PRR  souhaite un régime présidentiel fort pour pouvoir s’attaquer aux graves problèmes sociaux et économiques du pays. En conséquence, il laisse le soin aux parlementaires actuels pour réviser cet article dans un esprit de patriotisme.

Arts. 77,78, 97 et 98 : Ces articles sont en contradiction flagrante avec l’article 66. Le Premier Ministre nommé et révoqué par le Président de la République ne peut être responsable devant l’Assemblée nationale, qui peut aussi lui accorder sa confiance ou le censurer. Il y a là de potentiels conflits dont les conséquences sont l’instabilité politique, la régression nationale, etc. Le PRR propose de les réécrire pour la cohérence et pour éviter des conflits politiques à l’avenir.

 

Le code électoral

Art. 15 : Supprimer cet article et le remplacer par :

La CENI est composé de onze (11) membres en dehors des campagnes et des élections présidentielles, dont :

-         un (1) magistrat de la Cour d’appel proposé par le Conseil Supérieur de la Magistrature,

-         dix (10) membres représentant les partis à l’Assemblée Nationale et choisis proportionnellement et par pondération ;

Au cours des périodes de campagnes et d’élections présidentielles, la CENI est composée de onze (11) membres en plus d’un Délégué de chaque candidat d’un parti extraparlementaire ou indépendant à la présidence de la République.

Cette modification est indispensable pour le respect des dispositions de l’article 2, alinéa, de la constitution, de l’article 101 du code électoral, etc.

Art. 17 : Le PRR propose que les membres de la CENI soient investis par l’Assemblée Nationale ou prêtent serment devant la Cour Constitutionnelle et non soient nommés par l’Assemblée Nationale comme l’indique l’alinéa 1 de cet article. Une assemblée Nationale ne nomme pas.

Art. 28 : Supprimer cet article et le remplacer par :

Les Commissions Electorales Locales Indépendantes (CELI) sont composées de six (6) membres ;

-         un (1) magistrat des tribunaux de première instance, Président ;

-         trois (3) membres de la majorité parlementaire et deux (2) membres de l’opposition parlementaire

En période de campagnes et d’élections présidentielles, les CELI sont composées de six (6) membres en plus d’un délégué par candidat de parti extraparlementaire ou indépendant.

Art. 37 : Le PRR demande la suppression de cet article.

Art. 39 : Supprimer cet article et le remplacer par :

La CENI, expressément dénommée l’administration électorale, assure la préparation et l’organisation matérielle des consultations référendaires et électorales.

En conséquence, tous les articles de 40 à 99 et 167, alinéa 2, doivent être modifiés.

Art. 141 : Remplacer trois (3) millions de francs CFA de dépenses par candidat pour les élections législatives et de plus de cinquante millions (50.000.000) de francs CFA pour les élections présidentielles par :

Dix (10) millions de francs CFA de dépenses par candidat pour les élections législatives et de plus de trois cent (300) millions pour les élections présidentielles.

Art. 176 : Le remplacer par :

Conformément aux dispositions de l’article 60 de la constitution, le Président de la République est élu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours.

Le candidat ayant obtenu  la majorité absolue au prier tour ou au deuxième tour est déclaré élu.

Art. 177 : Remplacer quinze (15) jours avant le scrutin par trente (30) jours avant le scrutin.

Art. 178 : Modifier l’alinéa 1 en le commençant par Avant et après l’ouverture… , et l’alinéa 2 en supprimant ainsi qu’à la CENI.

 

C’est dans l’intérêt supérieur et permanent de la nation que nous avons consenti à vous adresser ce courrier afin d’apporter notre contribution à l’œuvre indispensable de révision de notre constitution et du code électoral. Les fraudes dont nous avons été aussi des victimes durant les dernières élections, l’ostracisme et la rogue des partis réunis au sein du CPDC ne nous autorisent aucune illusion. Cependant, conscients qu’il faut une vague de changement radical et devant la décrépitude prononcée des institutions du pays, nous ne resterons pas inactifs devant la volonté du régime de maintenir le statu quo et sa répugnance à des changements fondamentaux. Ainsi, aussi surréaliste et accablante que soit votre résistance au changement, nous sommes persuadés de pouvoir conduire une transformation en profondeur de notre société.

Le combat pour la démocratie n’exclut pas l’éventualité de nouvelles violences sur la route qui nous mène à l’alternance. S’il s’avère que votre régime continue à résister au changement, vous serez responsables des violences de demain, qui hâteront votre destruction. Nous savons que le pouvoir est devenu une source d’enrichissement illicite, d’arbitraire et de paupérisation accrue dans notre pays. Mais désabusez-vous, vous ne pourrez pas longtemps encore égarer le jugement de nos frères et sœurs. L’extrême misère à côté du luxe le plus déhonté, la morale publique perdue et le triomphe du crime sur la vertu sont vos pires ennemis et le terreau pour la révolution culturelle, sociale, politique et économique en gestation. Le régime ne pourra plus se cacher derrière le voile de la fausse réconciliation et la peur de sa terreur.

Il n’y a d’autre choix pour vous que d’entreprendre les réformes servant à l’organisation des élections libres et transparentes. Notre jeunesse n’acceptera plus de se laisser trahir, affamer, ruiner, massacrer, contraint à l’exil, humilier et sa volonté foulée aux pieds sans opposer une résistance farouche et libératrice.

Au PRR, nous sommes et nous serons les sentinelles avancées de la révolution. Nous comptons opposer une digue puissante à toute nouvelle  tentative de fraude au cours des prochaines élections. Nous en avons assez des intrigues, des violences et des crimes qui flétrissent et souillent les pages de notre histoire. Aux forces de l’opposition traditionnelle, nous disons que personne ne doit plus ratifier en notre nom des accords honteux avec nos despotes, qui ne sont pas respectés et qui leur permettent d’abuser de la magnanimité du peuple togolais. Aux amants du pouvoir absolu, nous rappelons  qu’il vaudra mieux perdre le pouvoir que de tout perdre.

Veuillez trouver ici, Monsieur le Président, l’assurance de notre considération patriotique.

 

Nicolas LAWSON

Président du PRR

Ancien candidat à la

Présidence de la République   

 

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16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 16:33

Lomé le 16 Février 2009

 Monsieur José Manuel Barroso
Président
Commission Européenne
Union Européenne
Bruxelles
Belgique

 Objet : Lettre ouverte

 

Monsieur le Président,

 J’ai l’honneur de vous écrire à nouveau et au moment où l’économie mondiale traverse une crise financière et économique aux conséquences imprévisibles. La nécessité du changement de paradigme politique, économique et financier s’impose désormais avec évidence. Elle vient justifier l’appel que je vous avais adressé pour attirer votre attention sur les méfaits du pacte de stabilité et du dogme de 3%.L’histoire ne fait pas de casuistique, ses jugements sont absolus. Ici et maintenant, les appels se multiplient en faveur d’une réorganisation du système financier mondial. Les faits étant têtus, on doit sans délai procéder aussi à la révision profonde du traité de l’UEMOA. Il s’agit d’un impératif de justice et d’humanité. La désintégration des marchés financiers, la récession économique globale, l’effondrement de l’idéologie de l’ultralibéralisme et la misère ambiante en Afrique doivent conduire votre institution et la Banque Centrale Européenne (BCE) à abandonner l’application de l’orthodoxie financière partout et particulièrement en Afrique. Le coût humain de cette doctrine désastreuse est trop important. De plus, elle a sapé les bases de l’économie de la production, en privilégiant l’argent au détriment des vies humaines. Toute tentative de réformer les institutions financières internationales sans rompre avec les dogmes de l’orthodoxie financière, sans réviser le Traité de l’UEMOA et les programmes tragiques de PPTE et de l’APE ne feront qu’empirer la crise systémique que nous vivons.Le 28 Février 1984, l’association Jeunesse ACP-CEE que j’avais créée avait organisé avec le Mouvement Européen  une conférence au Grand Amphithéâtre de la Sorbonne à Paris. Ensemble avec moi à la tribune et le soutien de l’ancien Président Léopold Sedar Senghor et du Président Jacques Chaban-Delmas, le Président Edgar Faure, l’académicien Louis Leprince-Ringuet, le Recteur de l’académie de Paris Hélène Arwheiller, le Président de la Sorbonne Jacques Bompaire, etc, nous avions lancé aux jeunes européens et à ceux des ACP, qui avaient rempli la salle, un vibrant appel pour engager les réflexions et les actions pour le codéveloppement. Nous sommes actuellement à un tournant de l’histoire où justement le besoin du codéveloppement s’impose. On ne pourra réussir un nouveau départ économique dans le monde que si le cannibalisme de l’économie réelle est abandonné. Autrement, on ne pourra pas éviter le chaos social en Europe dont l’économie est en récession. De même, l’aggravation de la pauvreté en Afrique va accroître les flux d’émigration des jeunes en détresse vers l’Europe.Il faut urgemment développer les pouvoirs productifs du travail en Afrique grâce à la méthode économique à forte intensité capitalistique et énergétique, en libérant le crédit public productif, en restructurant et en recapitalisant les banques africaines. Les européens ne peuvent pas continuer de critiquer les interventions chinoises en Afrique, tout en poursuivant la politique désastreuse de l’aide ayant pour incidence perverse l’asphyxie des économies africaines. Les fondements de la coopération actuelle entre l’Europe et les ACP sont néfastes pour les européens et les africains.

 

Par ailleurs, comment peut-on accepter d’acheter des actifs toxiques des banques occidentales en faillite et refuser d’engager des fonds endossés sur les considérables actifs physiques réels des pays africains pour lancer la construction des infrastructures routières, hospitalières, éducatives et autres dont ils ont cruellement besoin ? Les économies des pays africains ont aussi désespérément besoin de liquidités pour leurs fonctionnements normaux et pour soutenir l’économie mondiale. L’interdépendance économique et humaine commande de changer la forme de la coopération actuelle entre nos pays et les règles imposées aux africains pour ne pas empirer la crise systémique sans précédent de ce début du 21è siècle.

Dans les conditions de dépression économique générale et de crise financière internationale, les politiques de PPTE et de l’APE ne peuvent que nous amener au cataclysme. Nous devons changer les règles du jeu actuelles, qui sont injustes et funestes à l’humanité, et déterminer une orientation et une politique de coopération nouvelle plus juste et plus humaine. Quand la Banque Africaine de Développement (BAD) affirme dans son dernier rapport sur le Togo que : « Les besoins de financement externe du Togo pour la période 2008-10 devraient atteindre environ 2,1 milliards de dollars, soit 75% du Produit Intérieur Brut (PIB). Environ deux tiers de ce montant sera consacré à l’apurement des arriérés en 2008 et à l’assistance au pays pour atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE et d’initiative sur l’allègement de la dette multilatérale (IADM) en 2010 »,  vous conviendrez honnêtement avec moi que c’est implacable et ne conduira inévitablement la masse populaire togolaise qu’à plus de misère.

Je vous propose et aux dirigeants de la zone d’initier une  révision du système monétaire et financier de l’UEMOA, de faire de la BCEAO un prêteur en dernier ressort, d’accroître et de faire orienter les flux de monnaie et le crédit vers des activités susceptibles de renforcer les capacités de travail et de création de richesses. Le concept de l’aide est fondamentalement destructeur et déshumanisant. Seul le travail ennoblit l’homme et le rend libre.

Puisque les Etats-Unis, l’Europe, la Chine, etc, ont recours à la reflation, c’est-à-dire la relance par l’augmentation de la masse monétaire, les Etats de l’UEMOA ont aussi besoin de cette bouée de sauvetage. Au nom des peuples en détresse de la sous-région, je demande un plan de relance de 20 milliards d’euros, soit 13.118 milliards de Fcfa pour lancer la construction des infrastructures et pour développer les productions agricoles. La reconstruction productive  en Afrique va provoquer de la croissance en Europe. C’est la logique du désenclavement. En faisant rayonner la vie économique en Afrique, la mondialisation sera humaine et le flux migratoire s’inversera. Il est indubitable que pour sortir de la crise financière et économique en cours, beaucoup de choses dépendront de la plasticité,  de l’intelligence et de l’humanisme des élites dirigeantes de nos pays. C’est pourquoi, je m’adresse, à travers vous, à ces élites pour les exhorter à réfléchir et à agir comme les personnalités qui m’avaient aidé à promouvoir le concept du codéveloppement au début des années 80. Il nous faut de grands réformateurs dans cette période difficile et non des bureaucrates qui cherchent à sauvegarder les dogmes qui nous ont conduits au chaos. Le futur ne sera ni la continuation du présent ni un retour au passé. Nous vivons un saut quantique de l’histoire. Pour éviter des convulsions violentes partout, nous devons engager sans plus attendre le processus de reconstruction des mécanismes de la coopération internationale avant que la désintégration du système actuel n’atteigne le seuil fatidique au-delà duquel nous ne pourrons plus faire obstacle aux forces totalitaires et épargner aux populations les dislocations et les crises périlleuses. La désillusion est largement partagée dans les classes pauvres et moyennes, l’amertume et la colère contre les gouvernements sont réelles et peuvent se transformer en fureur frénétique et sectaire.

Je vous demande donc expressément de faire preuve d’un audacieux esprit d’innovation et de soutenir les décisions progressistes de certains gouvernements européens et celles du Président Barack Obama  et non les tentatives de rappel à l’ordre des amants de l’orthodoxie financière. La volonté aveugle de défendre ce qui est périmé crée le danger de sanglants affrontements et le chaos social ou la guerre.

En vous remerciant de votre écoute et disponibilité, je vous prie de trouver ici, Monsieur le Président, l’assurance de ma considération distinguée.

 

 

Nicolas LAWSON

Président du PRR

 

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10 février 2009 2 10 /02 /février /2009 09:40

 

 Le gouvernement togolais a organisé à Atakpamé le 6 Février dernier une réunion populaire à laquelle il a convié des diplomates étrangers, des responsables administratifs et politiques, des chefs traditionnels, etc, pour officialiser une décision d’assistance au Togo par la Banque Mondiale d’un crédit d’un montant de 10 milliards de Fcfa pour aider le pays à réduire la pauvreté. Ce forum, qui a  fait déplacer inutilement des fonctionnaires, était inopportun. C’est une méthode indigne de communication politique et de gaspillage des ressources nationales. Il sert de mystification, d’encouragement à l’oisiveté et de consécration de la soumission de notre gouvernement aux préceptes désastreux des institutions supranationales. Le PRR dénonce le gouvernement togolais et spécialement le Premier Ministre, dont la compétence se résume à une capacité de communication verbeuse, à la bureaucratisation insidieuse et à l’asservissement à l’orthodoxie financière catastrophique qui vient de plonger le monde dans une crise financière et économique inquiétante dont les incidences ne sont pas encore bien connues. Les plans drastiques d’ajustement structurel des années 80 et le PPTE aujourd’hui ont conduit les pays pauvres à des crises économiques graves, au fardeau grandissant de leurs dettes injustifiées et à la paupérisation généralisée et permanente des populations, sans parler de l’aggravation de la corruption et de la mal gouvernance. C’est l’un des plus obséquieux suppôts de l’orthodoxie financière des institutions  supranationales que le chef de l’Etat a choisi pour conduire notre pays avec lui à une désintégration sociale avancée et à la plus avilissante misère de la masse. Ils aggravent l’infortune de notre peuple. La réunion d’Atakpamé, destinée à tromper les populations locales après les crimes monstrueux de 2005 dans la ville, les affiches géantes du chef de l’Etat dans les rues, les innombrables célébrations et le culte au défunt Président Eyadema sont une insulte à la misère publique, à la dignité et à l’intelligence des togolais. Il est honteux d’annoncer aussi bruyamment un crédit de 10 milliards de Fcfa qui consacre quasiment la participation de prétendus experts des institutions supranationales à la table du conseil des ministres de notre pays. On ne réduira pas avec 10 milliards de Fcfa la pauvreté dans notre pays. Nous savons que le Bénin va consacrer 200 milliards de Fcfa sur son budget national à la rénovation de sa capitale pour la seule année de 2009. Nous savons que notre capitale est devenue une poubelle géante. Le gouvernement foule donc aux pieds notre dignité, nous avilit et nous fait endurer les pires humiliations. Si l’Etat paie la totalité des 320 milliards de Fcfa de ses dettes intérieures alors il y aura de l’argent dans le circuit économique. Les opérateurs économiques pourront relancer leurs activités et créer des emplois. Le PRR exige un plan de relance de 1200 milliards de Fcfa pour payer les dettes intérieures de l’Etat et pour relancer l’économie nationale. C’est possible et les incompétents n’ont pas à dire que c’est de l’utopie.Le PRR ne laissera pas le peuple togolais languir longtemps encore sous le joug de la pauvreté et d’un régime liberticide, incompétent et corrompu. Il le défendra aussi contre la tragique trahison des leaders traditionnels de l’opposition et contre l’immoralité profonde des usurpateurs. Le PRR soutient qu’un peuple a les moyens de décider de sortir de la faillite, de l’opprobre, de l’infamie et de briser le crêpe funèbre de la tyrannie. Les patriotes du PRR ont leurs cœurs ulcérés par les provocations et le tragique aveuglement des dirigeants. Le chef de l’Etat et son gouvernement croient que la communication politique, les achats de conscience, la mendicité de l’aide extérieure et la manipulation des règles démocratiques suffiront pour perpétuer un régime d’agiotage, de crétinisation, de stérilisation et d’abaissement national. Le gouvernement de Faure Gnassingbé n’a fait que changer la forme de l’oppression, d’abêtissement, tout en laissant la masse dans les malheurs et la servitude par rapport à son père et prédécesseur. Son régime condamne les togolais à toutes les privations et comble les oisifs et les corrompus de toutes les jouissances. Mais que les gens sachent que nous n’allons pas chasser une dynastie pour la remplacer par une autre. Ce sera un changement radical et non la restauration du passé avec un héritier à la place d’un autre.Le PRR appelle le peuple togolais à commencer la préparation de la révolution sociale, politique et économique. Nous devons mettre un terme en 2010 au régime populicide en place et envoyer à la retraite les leaders traditionnels de l’opposition dont les complicités, les trahisons, les velléités et les carences ont favorisé le RPT, causé des morts, ruiné le pays et hypothéqué notre avenir. Le PRR appelle le peuple à la régénération humaine dans le pays et à la restauration du prestige et de l’indépendance de la patrie.

Nicolas LAWSON
Président du PRR

 
Copie : Presse et ambassades

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24 janvier 2009 6 24 /01 /janvier /2009 00:13

COMMUNIQUE DE PRESSE

 Au cours de l’émission Carrefour de la Radio Kanal FM du lundi 19 Janvier 2009 à laquelle je participais, un délinquant a téléphoné pour m’accuser sans vergogne et sans preuve d’avoir reçu de l’argent de Feu Gnassingbé Eyadema. Une enquête effectuée par deux de nos militants a révélé que le délinquant est un sympathisant de l’UFC. Je n’ai pas été surpris car c’est l’habitude des militants et sympathisants de ce parti. Durant la campagne présidentielle de 2003, j’avais déjà été victime des calomnies et des intimidations des militants de ce parti à Aného, Adeta, Sokodé, etc. J’avais réagi vivement en les traitant « d’ALAGA ». Beaucoup de nos compatriotes n’avaient pas compris la raison de ma colère.Je tiens à dénoncer cette agression permanente des militants et sympathisants de ce parti, dont les outrances et les outrages contre les responsables et les candidats des autres partis de l’opposition démocratique sont insupportables. Il apparaît très clairement que ce comportement est une tradition de cette mouvance politique. En 1958, le CUT, dont se réclame l’UFC, avait terrorisé grâce aux « Ablodé Sodja » les responsables et militants du parti PROGRES. Il les avait accusés de ne pas vouloir l’indépendance du pays et d’être vendus aux français. Il avait soutenu qu’il se battait au contraire pour l’indépendance immédiate. Mais, après son succès aux élections de 1958 et grâce à la terreur exercée contre les membres du PROGRES, le CUT avait dû attendre l’année 1960, comme les autres colonies françaises et comme le promettait le PROGRES, pour proclamer l’indépendance factice du pays. Cette manipulation des électeurs togolais est un fait historique patent. La tyrannie, qui a accompagné le contrôle total du pouvoir par le CUT, et la terreur contre les opposants ne sont pas oubliées. Elles justifient la résistance de certaines personnes au sein du RPT pour laisser le pouvoir à cette mouvance.Le comportement actuel des militants et sympathisants de l’UFC rappelle douloureusement la période sombre de 1958 à 1963. En suscitant la nostalgie de la période et en faisant croire que des hommes aussi intègres que moi ont touché de l’argent de Feu Gnassingbé Eyadema, les délinquants de ce parti semblent préparer les purges de demain. A aucun moment, leur leader et leurs responsables n’ont réagi  pour leur interdire les agressions verbales et les calomnies contre les divers leaders de l’opposition démocratique. Au contraire, c’est devenu pour eux un fond de commerce en plus d’autres mensonges pour écarter des compétiteurs. Il apparaît clairement que les membres de parti n’aiment pas les critiques. Dès qu’on leur reproche quelque chose, c’est qu’on a été acheté par le RPT.Certains leaders de l’opposition, qui avaient pris des risques considérables pour permettre à leur leader de pouvoir rentrer librement au Togo après des décennies d’exil et à des responsables de leur parti de jouir des prébendes du pouvoir, sont aujourd’hui édifiés et se sont engagés à collaborer avec le RPT dans la gestion du pays. Ils les considèrent alors comme des traîtres car il n’y a que leur leader ou leurs responsables qui peuvent collaborer ou négocier avec le RPT sans être des traîtres. Cet ostracisme et cette intolérance sont inadmissibles. Quant à moi, je leur dis hautement que je n’ai aucune leçon de morale, d’intégrité, de démocratie et de patriotisme à recevoir de leur bande de calomniateurs et de velléitaires. Je suis un opposant résolu au régime du RPT que j’ai toujours combattu loyalement et ouvertement depuis 1976.

Je ne suis pas devenu opposant le 5 Octobre 1990 et je n’ai jamais provoqué la mort d’un quelconque compatriote volontairement ou involontairement.

C’est sûrement pour cette raison que les dignitaires du RPT me respectent. Je n’accepte pas que des délinquants d’un parti m’attaquent de façon malveillante et tentent de salir ma réputation auprès de nos compatriotes. Les militants et sympathisants de l’UFC ont réussi, avec leur diffamation et leur sectarisme, à éloigner progressivement de leur parti ceux qui ont mené la lutte démocratique de l’intérieur du pays et qui ont permis  d’obtenir pour le peuple togolais les institutions démocratiques dont profitent désormais les députés de leur parti. L’ingratitude et le mépris qu’ils affichent à notre égard sont scandaleux et nous font craindre un nouveau despotisme si leur parti arrivait un jour au pouvoir.

Quand on ne veut que la justice et la liberté, on ne craint pas de dire la vérité. Après avoir combattu la tyrannie du RPT, je ne suis pas prêt de supporter celle d’un autre parti. J’ai étudié l’histoire de l’humanité sur huit mille ans avant et après Jésus Christ. Celle du Togo sur un siècle n’a pas de secret pour moi. Je ne crois pas que le CUT ait obtenu une vraie indépendance pour le Togo car notre pays n’est toujours pas indépendant. Je ne crois pas non plus que l’UFC soit un parti démocratique, capable  de faire l’unité du pays et de le conduire dans la paix civile et la concorde vers le progrès économique. Le comportement détestable et oppresseur des militants et sympathisants du parti à mon égard et à l’égard des autres leaders de l’opposition ne me permet pas de croire que ce parti se prêterait de bonne foi à une évolution  sérieuse des libertés individuelles au Togo. Ils font tout pour nous pousser vers le RPT ou pour nous amener à être des roues de secours pour leur leader. Je suis un homme libre et je n’appartiendrai jamais au RPT ni à l’UFC. Par nature, je manifeste une opposition irréconciliable à tout ce qui est totalitaire, sectaire et fondé sur la massification sociale. C’est cette ténacité indomptable qui m’a éloigné du pouvoir depuis 1980 et qui m’a conduit à refuser toutes les offres de Feu Gnassingbé Eyadema et de son successeur.

Je ne laisserai pas des délinquants et des gens de peu de foi, qui ne proposent aucune analyse politique rationnelle, aucune vision, aucun projet de société identifiable et viable pour mon pays me déshonorer avec impudence. Pourquoi les membres de l’UFC croient qu’ils peuvent conquérir le pouvoir tout en calomniant et en affaiblissant les autres leaders de l’opposition ? Cette attitude a renforcé le RPT et lui permet de conserver le pouvoir. Elle fait peser sur la nation le malaise et la crise politique qui lui sont si funestes. Je la dénonce comme le plus grand obstacle à l’alternance politique, à la démocratisation pacifique de notre pays et au renouveau économique. J’ai voué tous mes efforts à l’œuvre de démocratie et de liberté dans le pays et je n’accepte pas la malveillance de ces compatriotes qui enveniment les plaies, empoisonnent les cœurs et les esprits et abusent des libertés durement conquises.

Je demande aux responsables de l’UFC d’éduquer leurs militants et sympathisants, en leur apprenant à respecter les responsables, militants et sympathisants des autres partis politiques. Je leur demande de se comporter comme le NDC au Ghana qui n’inonde pas  les rues du pays avec des branchages de palmiers et n’exerce pas un terrorisme moral sur le CPP, le PNC, etc, lors des élections. Sans l’unité de l’opposition, l’UFC ne peut jamais conquérir le pouvoir. Sans l’unité de la nation, elle ne peut jamais gérer le pays. J’exige le respect de la part des militants et sympathisants de ce parti car je suis plus propre que quiconque dans leur parti. Quand on porte des accusations, on apporte les preuves. Le temps de la délation et de la vindicte publique est révolu. Il faut le comprendre pour que s’épanouisse la démocratie au Togo.

 

Nicolas LAWSON

Président du PRR  

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15 décembre 2008 1 15 /12 /décembre /2008 22:51

COMMUNIQUE DE PRESSE

 Les élites politiques du monde viennent de commémorer le soixantième anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme et la journée internationale de la lutte contre la corruption. Mais les peuples, qui sont concernés, sont restés en marge et continuent de vivre leur calvaire. C’est la tragédie permanente de l’humanité. Une caste politique et intellectuelle a toujours décidé et imposé des règles injustes et inhumaines à la plus grande partie de l’humanité.En effet, cette caste est plus intéressée par les droits politiques accordés aux peuples pour les départager, en désignant de temps à temps le parti qui doit exercer le pouvoir pour s’octroyer des prébendes. L’alternance au pouvoir des partis permet à la caste d’éviter les conflits directs sanglants et de donner l’illusion au peuple d’être souverain. Malheureusement pour les peuples, ils ne sont ni souverains ni libres. On a vu comment les élites politiques en France et en Hollande ont contourné les votes des peuples français et hollandais en faisant adopter le Traité constitutionnel européen par les parlements après les votes négatifs des deux peuples. D’ailleurs, après avoir voté, les peuples deviennent des sujets et doivent lutter pour réclamer leurs droits fondamentaux.Après deux millénaires et surtout 60 ans, les droits fondamentaux de l’homme ne sont que de vaines proclamations pour l’immense majorité des hommes. Les africains sont les victimes résignées de la tyrannie des élites darwiniennes. Il n’est garanti nulle part sur notre continent les droits à la vie, à l’éducation pour tous, à la santé pour tous, au travail pour tous, à un logement décent pour chacun et à un environnement assaini pour tous. Or il n’y a pas de respect des droits de l’homme et de dignité sans la garantie de ces droits fondamentaux. C’est donc une imposture de faire croire, que dès qu’il y a des élections prétendues libres et transparentes, il y a démocratie et donc respect des droits de l’homme.Au Togo comme dans les autres pays africains, nos élites politiques continuent de servir docilement les institutions supranationales, dont les règles et les contraintes, qu’elles nous imposent, violent les droits fondamentaux de l’homme et empêchent tout développement. Les institutions supranationales, qui sont de lourdes bureaucraties corrompues, ont été mises en place pour remplacer les bureaucraties nationales tout aussi corrompues. La crise financière actuelle montre leur faillite à l’échelle planétaire. Cela permet aux Etats occidentaux de reprendre la main pour trouver des solutions plus humaines, afin d’éviter une crise économique dévastatrice. Comment dans ces conditions, le gouvernement de notre pays peut-il proclamer vouloir respecter l’orthodoxie financière de ces institutions ?Au moment où il y a urgence à réguler le système monétaire et financier international, où les Etats occidentaux se sentent libérés de la tyrannie du néocapitalisme et qu’ils mettent en place des plans de relance de leurs économies, comment notre gouvernement peut-il vouloir respecter l’orthodoxie financière meurtrière imposée par ces institutions en faillite morale ? Par une ironie dont l’histoire a le secret, on a commémoré en même temps les 60 ans de la déclaration universelle des droits de l’homme et la journée internationale de la lutte contre la corruption.

 

Ce sont la corruption, l’escroquerie, la cupidité, la mauvaise gouvernance et l’immoralité qui ont causé la faillite des grandes banques occidentales, notamment Lehman Brothers, Washington Mutual, Bearn Stearns aux Etats-Unis, Northern Rock en Angleterre et la quasi faillite de Fortis et d’autres banques suisses ou allemandes, etc. Comment ceux, qui nous font la morale de ne pas punir la corruption chez nous, ont-ils laissé la gangrène infecter tout le système mondial ? Les institutions supranationales nous imposent des conditions inhumaines avec les blocages des salaires, l’augmentation des prix des produits de première nécessité et  ne font rien contre les détournements des prêts par une mafia étrangère. La corruption ne peut que prospérer à cause des règles iniques et des pratiques mêmes de ces institutions supranationales. En occident, les fonctionnaires sont bien payés. Mais chez nous, ils sont misérablement payés. La servilité volontaire de nos élites devient ainsi insupportable. Comment interpréter le fait que la Pologne lance un plan de relance économique de 24 milliards d’euros alors que la Banque Mondiale décide de mettre en place un plan de 2 milliards de dollars, soit environ 1,6 milliard d’euros pour tous les pays en développement, notamment les 77 pays des ACP et d’autres ? Comment comprendre que malgré la chute brutale du cours du pétrole depuis le mois de juillet dernier, l’Algérie peut encore engranger 76 milliards de dollars de recettes et qu’elle ne puisse pas nous être plus utile comme partenaire que des pays européens en faillite ou en récession ?  Il est temps que les élites africaines se réveillent et comprennent qu’il ne suffit pas de faire des élections libres et transparentes pour sortir les peuples de la misère. Les PPTE, DSRP, etc, sont de véritables poisons pour nos peuples.

Le PRR demande aux partis politiques togolais de prendre conscience de la gravité de la situation. Nous devons travailler ensemble pour l’unité de notre peuple, pour inventer les solutions adaptées à la conjoncture et pour agir avec audace pour nous libérer de la domination étrangère. « Yes, We Can » a dit Barack Obama. « Oui, Nous le Pouvons » si nous le voulons et si nous aimons notre pays. Ce sont nos libertés et notre dignité qui sont en jeu. L’hégémonie de l’oligarchie financière, qui avait dépouillé les Etats après l’assassinat des frères Kennedy et de Martin Luther King aux Etats-Unis, l’élimination en Europe de Konrad Adenauer et de Charles De Gaulle, l’asphyxie du tiers-monde gangrené et l’affaissement du système soviétique, est à son terme. L’avènement de Barack Obama est la première défaite de la secte occulte qui a transformé l’économie mondiale en un vaste casino, a mis en place une stratégie de la guerre préventive, a nourri le rêve de la domination mondiale, a exercé le règne du mensonge avec la guerre d’Irak, etc.

Le dessein africain de cette secte occulte est de nous imposer, sous l’égide du FMI et d’autres institutions supranationales, l’endettement perpétuel à leur égard assorti d’une austérité draconienne. Actuellement, notre gouvernement est entièrement sous la coupe de l’élite bureaucratique et prétendue technocratique de la secte. Le Chef de l’Etat, Mr Faure Gnassingbé, qui cherche désespérément des solutions pour le redressement du pays, a succombé au mirage de leurs incantations. L’expérience du gouvernement en place est suicidaire et peut conduire à la révolte contre la misère et au chaos. Le PRR ne souhaite pas l’échec car ce sera celui du pays tout entier. C’est pourquoi, il demande aux togolais de commencer à se mobiliser pour reprendre notre destin en main. Nous devons nous apprêter à travailler avec frénésie pour créer des emplois et de la richesse. Nous allons proposer un premier plan de relance d’un montant de 655,9 milliards de FCFA sur trois ans pour reconstruire la fondation de notre économie avant la transformation totale du pays. Nous allons célébrer chez nous les vertus du capitalisme rhénan, celui de la production et de la création humaine. Avec notre souveraineté retrouvée, nous deviendrons la locomotive de la sous-région ouest-africaine. C’est l’audace de l’espoir ou la force de la foi.

 

Nicolas LAWSON

Président du PRR

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5 décembre 2008 5 05 /12 /décembre /2008 22:32

Réponse aux questions.du Journal SIKA’A du Togo

 

Questions 1 à 6 : concernent mon c.v

 

7. Pourquoi avez-vous créé le PRR ?

 

 J’ai commencé à m’intéresser à la politique quand j’ai vécu chez le sous-préfet d’Abomey- Calavi (Dahomey) durant les années 1964 et 1965. Dès mon entrée au lycée, j’ai décidé de participer aux activités de l’Union Générale des Elèves et Etudiants du Dahomey (UGEED). Mais, c’est surtout l’expérience auprès de mon oncle, le général Paul Emile De Souza, chef d’Etat-major de l’armée dahoméenne et Président de la République du Dahomey, qui m’avait surtout donné la passion de la politique. Ayant fréquenté assidûment le camp militaire de Ouidah et tous les hommes d’Etat importants du pays en ce moment-là, notamment les Présidents Hubert Maga, Justin T. Ahomadegbé, Sourou-Migan Apithy, Christophe Soglo, etc, j’ai appris énormément de choses. Ma vie au Togo et en Europe n’a fait que renforcer mon intérêt pour la politique.

Au Ghana où j’ai vécu pendant 10 ans, j’ai réussi à tisser des relations politiques et militaires privilégiées. Ma connaissance singulière du microcosme politique du pays m’a permis de travailler à la réconciliation entre le Président Eyadema et le Président J.J. Rawlings. Cette introduction exceptionnelle auprès du NDC et du NPP et dans la population m’a aidé à conseiller et à contribuer à l’accession du Président John Kufuor au pouvoir. Après ces expériences très édificatrices et d’autres encore plus formatrices en Europe, j’ai résolu d’être candidat à la présidence de la République du Togo. J’ai alors choisi la voie la plus difficile mais conforme à mes valeurs, celle d’être un candidat indépendant. Pour y parvenir, il fallait obtenir les signatures de 200 électeurs régulièrement inscrits sur les listes électorales dans les préfectures. J’ai recueilli au total 12.687 signatures parmi lesquelles j’ai sélectionné le nombre requis pour se qualifier. L’exercice était passionnant mais ardu. Je n’ai plus voulu le renouveler en 2005 car la proclamation des résultats de l’élection présidentielle de 2003 ne m’a attribué que 0,2% des suffrages exprimés, soit 4.682 voix, loin du nombre de signatures recueillies avant l’élection. J’ai donc décidé de créer un parti politique, puisqu’il suffisait de 30 personnes pour en créer.

Le PRR, qui est le Parti du Renouveau et de la Rédemption, répond aux nécessités et aux défis de notre temps. Les crimes, les violences et les rivalités partisanes ont créé des antipathies, des ressentiments et des blocages particulièrement tenaces. Si rien ne semble pouvoir rompre la communauté nationale, grâce au travail des forces modérées dont le CAR en première position, celle-ci n’est pas non plus fondée sur le libre et joyeux consentement autour du pouvoir en place. Quand les cœurs sont divisés et quand les volontés sont divergentes, il faut trouver des affinités et des identités qui permettent de créer et de légitimer l’unité de l’Etat et de la nation. Car sans cette unité, il n’y a pas de stabilité politique ni de progrès économique. Par conséquent, le PRR est un moyen pour parvenir à la communauté de tendance, de pensée et de vouloir des patriotes. Il est plus qu’une force pour la conquête du pouvoir. Il est une force de la transformation. Il est plus solide que cette ferveur passagère de populisme et d’engagement factice que nous observons chez certains partis politiques sans projet, sans vision d’avenir et sans ambition nationale.

 

8. Quel est votre rêve pour le Togo ?

 

Aucun homme, aucun parti politique n’est plus important que le Togo. Les hommes passeront inévitablement et le Togo restera aussi longtemps que le monde existera. C’est donc son sort qui me préoccupe et non celui d’un quelconque parti politique. Je sais que notre terre demeurera elle-même au long du temps mais j’ambitionne de lui rendre un service exceptionel pour le marquer et améliorer les conditions de vie de ses habitants. Les épreuves diverses, que subissent les hommes qui y habitent par la faute des politiciens, m’attristent souvent et me révoltent profondément. Mon premier rêve est que l’Etat, qui répond de notre pays et qui a en charge sa destinée, soit garant à la fois du bien-être et de la liberté des habitants, de l’héritage de notre passé, de nos intérêts présents et de nos espoirs d’avenir. Je souhaite et je cherche à agir pour qu’en toute chose et partout sur le territoire national l’ordre, le progrès et les libertés règnent. Pour moi et mon parti, toutes les humiliations et répressions endurées dans le passé doivent cesser. Notre peuple ne doit plus être soumis à la crétinisation et à des convulsions politiques et sociales. Il faut absolument que tant bien que mal, les besoins élémentaires de chaque togolais reçoivent satisfaction. L’Etat doit être débout, l’unité nationale préservée, l’espoir ranimé, la dignité de chacun assurée et le prestige du pays rétabli.

Je désire ardemment que s’éveillent dans le peuple et dans sa diaspora un vibrant besoin d’unité, des énergies nouvelles, des appétits d’actions et de réussite, le goût de la responsabilité individuelle et la passion de la liberté et de la dignité. Rien n’est impossible quand on a la foi. Le Togo peut faire aussi bien que le Singapour, la Malaisie et tant d’autres pays européens comme le Luxembourg, l’Autriche ou la Suisse. Pour atteindre ce but, nous devons cesser de dépendre des autres, de croire qu’ils sont supérieurs à nous et qu’ils ont le droit de nous contrôler. Un homme ou une nation, qui dépend de l’aide d’autres, n’est pas libre. Nous ne pouvons pas nous dire indépendants si ce sont nos anciens colonisateurs qui doivent encore décider de notre destin.

Après avoir été colonisé par l’Allemagne, notre pays était devenu un protectorat français. Les américains et les russes, ne pouvant pas supporter que les nations européennes bellicistes continuent à avoir des colonies ou des protectorats et à s’assurer des avantages pour reconstituer leurs puissances, les avaient poussées à accorder les indépendances et la liberté à leurs colonies et protectorats. La lutte, pour gérer la transition vers  l’indépendance formelle, s’était soldée chez nous par la division nationale et des violences dégradantes. Cette division et ses conséquences nous empêchent encore de nous concentrer sur les problèmes cruciaux de la pauvreté et de notre dépendance à l’égard de l’étranger. Nous devons tourner cette page sombre du passé et mettre un terme à son exploitation politique. Le PRR invite les togolais à concentrer leurs réflexions et leurs énergies sur les moyens de consolider notre unité nationale et sur la manière de parvenir à notre libération politique et économique. Aucune force partisane ne peut redresser seule le pays. Il a fallu que Barack Obama fasse appel aux compétences des anciens collaborateurs de l’administration Clinton pour l’assister, alors qu’il avait fait campagne sur le thème du changement. Les défis du temps sont redoutables et la division sera de plus en plus funeste pour les peuples qui n’acceptent pas les coalitions des forces politiques ou des compétences. C’est pourquoi, le PRR demeurera une force de progrès et d’unité pour tourner les pages de la division originelle de notre histoire politique.

 

9. Comment vous pensez combattre la misère au Togo ?

 

Il ne suffit pas de faire bien ce que l’on fait, il faut le faire mieux que les autres. Vous voyez donc qu’on ne peut pas dépendre de l’aide extérieure pour assurer son progrès et son indépendance. C’est une révolution culturelle que le PRR propose au peuple togolais et par delà lui au peuple africain. Nous ne vaincrons jamais la misère au Togo et en Afrique si nous continuons à accepter les plans denommés PPTE, DSRP, etc. L’aide extérieure est un attrape-nigaud et une indignité.

Le néocapitalisme a remplacé l’impérialisme conquérant et le colonialisme. Il est cruel et pervers. Il est également plus néfaste pour nous. Par une forme de servitude volontaire, nos élites politiques servent ses intérêts. Mais au moment où il est en crise profonde, nous devons saisir l’occasion providentielle pour nous libérer de l’assujettissement. Le cours des choses est favorable pour la libération économique du Togo et des pays africains. Notre stratégie doit viser à imposer le codéveloppement à l’Europe et à renforcer notre coopération avec les Etats-Unis. Avec l’avènement de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis, nous aurons une écoute favorable et une circonstance propice. L’African Growth Opportunity Act (AGOA) peut servir à toutes les opportunités s’il est dynamisé et élargi. Le Togo, l’or de l’humanité et nation pilote en Afrique, devra jouer un rôle prépondérant dans la transformation des relations de coopération entre les Etats et devra proposer des solutions nouvelles pour la réforme des institutions de l’UEMO, de la CEDEAO, etc. Notre pays peut proposer aussi des idées de préexcellence pour la réforme du système de l’UEMOA et du système monétaire et financier mondial. Le capitalisme financier mondial est en faillite. Il a démontré non seulement la mauvaise gouvernance des dirigeants des institutions bancaires et financières de l’occident mais aussi leur profonde corruption. Nous serons hautement coupables devant les jeunes générations de nos pays si nous continuons à accepter les pratiques et les conditions iniques de ceux qui ont complètement failli chez eux et mis des vies de centaines de millions de nos populations en danger de mort. Au-delà de notre peuple, nous devons défendre la liberté et le progrès de l’espèce humaine toute entière.

C’est en agissant pour que le capitalisme rhénan soit restauré, pour que le capitalisme financier soit démantelé ou entièrement régulé, pour que les Etats retrouvent leurs souverainetés et pour que les puissances publiques puissent se donner les moyens d’agir sur les causes de la pauvreté et investissent massivement dans les infrastructures que nous pourrons aussi libérer les togolais de la misère. Le seul moyen est d’établir un plan d’action ambitieux, qui embrasse l’ensemble des secteurs d’activités. Ce plan devra fixer des objectifs, comme ceux de l’Agenda 2025 du PRR. En effet, notre Agenda de l’avenir a établi une hiérarchie des urgences. Ce qui nous manque, c’est la volonté d’un véritable changement et la confiance des togolais. Nos compatriotes sont fortement attachés au passé ou au statu quo ou réagissent par émotion ou ressentiment. Ils doivent se libérer des démons de la division et des forces retrogrades et de la soumission à l’étranger. Aucune autre force politique ne leur propose la transformation ou cette révolution culturelle fécondante de la vraie liberté et de la prospérité. Leur profession de foi cache mal la restauration du passé ou la poursuite du statu quo. Au PRR, nous soutenons que nous n’avons pas besoin de l’aide extérieure mais d’un partenariat équilibré et respectant notre dignité. Nous pouvons nous-mêmes promouvoir des investissements privés et publics, qui doivent nous permettre de moderniser nos outillages, d’adapter nos moyens de communication au rythme du 21è siècle, de nous doter de routes, de logements confortables et convenables, des écoles modernes, des hôpitaux bien équipés, des équipements sportifs exigés par l’évolution, des fermes agricoles mécanisées, etc.

Malheureusement, la division politique étouffe notre essor, suscite le trouble et compromet notre indépendance politique et économique. C’est la raison pour laquelle, le PRR prône l’unité nationale et l’affaiblissement des forces de la division. Tirant les leçons de l’histoire et saisissant l’occasion des évidences mises en lumière par elle, nous croyons que l’unité nationale, la mobilisation et la motivation du peuple par des salaires décents, la discipline, l’ordre et le travail avec ardeur sont les seules solutions à nos maux. Le jour où le peuple togolais aura suffisamment d’hommes libres en son sein, il pourra faire respecter sa volonté. Ainsi, par delà les épreuves et les délais, ce qui est légitime triomphera et ce qui est raisonnable finira par avoir raison.  

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5 décembre 2008 5 05 /12 /décembre /2008 22:20

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

Notre parti, le PRR, est fortement perturbé par certaines décisions prises par le gouvernement et la culture de l’assistanat qui est promue dans le pays. Notre prise de position n’est qu’un constat objectif des faits. La signature de la convention de prêt de 2 millions d’euros, soit 1,311 milliards de FCFA, entre le gouvernement et l’Agence Française de développement (AFD) pour acheter des engrais pour les producteurs du maïs est incontestablement dommageable. Au moment où il est avéré que les engrais détruisent les sols et causent certains types de cancer chez ceux qui consomment des produits cultivés avec ces engrais, que les européens préfèrent consommer des produits biologiques, nous ne comprenons pas pourquoi nous nous endettons pour nous détruire.

Il est également prouvé que l’utilisation des pesticides dans les champs de produits alimentaires entraîne la stérilité chez les hommes. Ainsi, selon une étude récente, 10% des hommes en Europe et aux Etats-Unis sont impuissants et ne peuvent pas engendrer une descendance. Le PRR demande au gouvernement de surseoir à l’achat des engrais pour la culture du maïs. Nous utilisons moins de 11% de nos terres arables actuellement. Nous pouvons utiliser une des plantes fertilisantes connues en Afrique pour développer  nos produits alimentaires. Notre parti dispose de ressources humaines pour une telle entreprise de préservation de nos terres et le développement de produits biologiques et sains pour la santé.

Notre deuxième préoccupation est la propagande sur la reprise de la coopération et le trop grand espoir fondé sur une pareille chimère. Cette attitude démobilise notre peuple, qui, au lieu  d’être mobilisé pour travailler ardemment et assurer le progrès économique du pays, attend avec impatience le salut des hypothétiques bailleurs de fonds. Pourtant, nous savons que l’Europe est en récession avec les baisses des PIB des pays, qui vont s’accentuer en 2009.

Comment pouvons-nous faire confiance aux bateleurs qui nous promettent que les fonds destinés au développement ne vont pas diminuer alors qu’ils diminuent tous les fonds sociaux dans leurs propres pays ? Comment pouvons-nous faire confiance à des gens qui n’ont jamais respecté leurs engagements ? En Ecosse en 2005, ils avaient promis de porter l’aide au développement de 25 à 50 milliards de dollars. Ils n’ont jamais atteint les 25 milliards de dollars.

Il est temps de prendre conscience de la cruelle réalité. L’aide est une nouvelle forme de colonisation, plus perverse que celle du contrôle politique direct de nos Etats. La mauvaise gouvernance des banques occidentales et leur renflouement par les Banques Centrales avec la bénédiction des Etats doivent nous prouver que nous n’avons ni de leçon de bonne gouvernance à recevoir des dirigeants de ces pays ni de confiance à accorder à leurs propos. Au nom de quel principe moral, de quelle justice et de quelle humanité, ils peuvent lancer des plans de relance de la consommation et du crédit de 800 milliards de dollars aux Etats-Unis, de 200 milliards d’euros en Europe et de 528 milliards de dollars en Chine mais qu’ils peuvent nous empêcher d’en faire autant en Afrique ou de nous rassurer qu’ils vont nous aider ou que la crise financière ne nous affecte pas ?

Le PRR supplie le gouvernement et la classe politique de prendre conscience du génocide en cours. La crise financière est désormais une crise économique, qui va s’aggraver. Les gouvernements occidentaux ne font que du bricolage et ne sont d’accord sur rien entre eux sinon d’empêcher le chaos. Ils n’ont plus la maîtrise de leurs destins et ne peuvent donc pas nous aider à sortir de la pauvreté. Cependant, nous pouvons sans délai prendre notre destin en main et choisir le chemin de la libération économique et politique comme l’ont fait les asiatiques et comme le font les dirigeants de l’Amérique Latine. Le PRR est prêt à contribuer au redressement national et à faire jouer au Togo son rôle naturel de nation pilote en Afrique.

Nous ne devons pas continuer à porter nos chaînes comme un trophée. Il est temps d’engager la révolution culturelle pour libérer notre peuple de la misère et pour nous libérer de la servitude volontaire. Le Togo doit donner à l’Afrique et au monde l’exemple et la mesure de ce que peut un peuple qui sait concentrer ses énergies et qui est uni. Ce que le PRR propose aux togolais et aux africains, c’est de délier le corselet de fer où la politique néocoloniale de l’aide les enserre. Barack Obama a écrit une page brillante de l’histoire des Etats-Unis, en croyant simplement à l’audace de l’espoir. Le PRR croit à la force de la foi. Il est prêt pour aider notre pays à se transformer. Il affirme qu’il n’y a de force véritable que là où la force seconde l’évolution de l’histoire et libère des entraves du passé le mouvement des peuples vers une liberté plus haute et une justice plus vaste.

Nous continuerons à nous détruire si nous nous combattons uniquement pour le pouvoir et ses prébendes. C’est la servitude suprême. Seule l’unité des togolais nous mènera à la vraie liberté, à la stabilité du pays, à la justice sociale et à notre bonheur commun. C’est le seul chemin du changement. Le PRR exhorte chaque togolais à assumer sa responsabilité individuelle en prenant Barack Obama comme modèle et en tourner définitivement le dos au passé.

 

 

Nicolas LAWSON

Président du PRR

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9 novembre 2008 7 09 /11 /novembre /2008 21:46

  DEUX MURS VIENNENT DE TOMBER

 

En ce début du 21è siècle, l’accélération de l’histoire vient de faire tomber deux murs dans l’espace d’un trimestre et dans la même année de 2008. La grande arnaque de la financiarisation de l’économie a été finalement révélée au monde entier et les malfaiteurs en cols blancs ont été démasqués. Ainsi le mur du capitalisme prédateur est tombé avec la chute brutale de la banque Lehman Brothers, de l’assureur AIG, de la Washington Mutual, etc. Pendant des décennies, des hommes et des femmes ont exercé un pouvoir tyrannique sur toute la planète. Ils ont imposé des règles impitoyables grâce à la mystique du marché. Tous les Etats et tous les peuples ont été soumis à ces potentats, qui ont tout privatisé, tout dérégulé et le marchandage de tout. Aucun Etat, aucun Président et aucun homme n’avait le droit de mettre en cause leur dogme absolu. Ils ont renversé des chefs d’Etats qui n’étaient pas d’accord pour privatiser les sociétés publiques. Ils ont obligé les Etats à accepter les indépendances des Banques Centrales. Ils ont profité des pantins de dirigeants,  mis en place par leurs appuis financiers, pour amener les peuples à accepter d’adopter des traités qu’ils ne comprenaient pas et se sont ainsi emparés  des pouvoirs pour les confier à des bureaucraties plus manœuvrables. De la sorte, ils ont pu mettre la main sur la création monétaire et sont parvenus au contrôle total de la circulation des monnaies. C’est une dictature implacable et sans aucune moralité ni humanité. Cette idéologie, plus habile et plus dévastatrice que le communisme, a créé une pauvreté exécrable partout dans le monde et surtout en Afrique.

Comme ils contrôlent presque tous les moyens de communications et qu’ils ont perverti les consciences de l’immense majorité des journalistes, les contestations étaient inaudibles et la gravité de leurs crimes sous-estimée ou occultée. Comment peut-on jouer avec la monnaie d’un Etat dit souverain ? Comment peut-on jouer avec les produits alimentaires ? Comment peut-on gagner de l’argent sans rien produire ? Seul le capitalisme financier a réussi cette aberration meurtrière. Mais le mur de cette monstrueuse doctrine est tombé et le monde découvre avec stupéfaction son visage hideux. Heureusement, la quasi-totalité des chefs d’Etats du monde occidental en poste sont des conservateurs ou des socialistes ultralibéraux complices des prédateurs financiers. Si la crise financière avait éclaté après la prise de fonction de Barack Obama, les tartuffes allaient l’accuser d’en être le responsable. Les premières mesures prises  sont donc destinées à sauver le système financier à l’agonie et non pour le débrancher et l’enterrer pour restaurer le capitalisme à visage humain. Avec le plan du secrétaire américain au Trésor Henry Paulson et le plan de l’Eurogroupe initié grâce aux propositions de Gordon Brown, nous avons eu droit à un socialisme financier. L’argent des contribuables a servi pour effacer les malversations des banquiers, à permettre aux spéculateurs de continuer de jouer et aux Bourses de demeurer les points focaux des économies. Avec ces dangereux doctrinaires, le travail sera toujours méprisé et ne primera pas dans la création de richesses. C’est dans cette logique que les occidentaux ont laissé la Chine devenir l’atelier du monde par simple cupidité et par aveuglément. Ces financiers et leurs laquais ont réussi à pervertir le jeu démocratique qu’ils ont basé sur le mensonge, la manipulation et la débauche de moyens financiers. Mais qu’importe ce qu’ils feront encore, le capitalisme financier est asphyxié et le mur du néocapitalisme est tombé en Septembre 2008.
Tout le monde est désormais d’accord pour la refonte du système de Bretton Woods et la réforme des bureaucraties rétrogrades, qui le supporte à l’échelle planétaire, dont le FMI, la Banque Mondiale, l’OMC, etc. Mais les néoconservateurs et leurs agents financiers n’acceptent pas encore le retour aux préceptes du vrai capitalisme. Ils veulent maintenir le capitalisme casino, qui leur permet de gagner facilement de l’argent sans travailler et sans effort. Il faudra une révolution culturelle, morale et sociale pour arrêter ces sangsues. Les syndicats américains dont l’AFL-CIO, qui ont aidé à l’élection de Barack pourront aussi l’amener à imposer certaines mesures urgentes. On ne peut pas compter sur les syndicats en Europe car leur impuissance et leur corruption sont manifestes. L’Asie et d’autres pays émergents doivent également engager un véritable partnership avec l’Afrique pour s’imposer à l’Europe et aider Barack Obama à engager les reformes du système financier, monétaire et politique mondial. Nul ne doit se tromper. Les deux institutions les plus nuisibles de ce système sont dirigées par deux socialistes français ultralibéraux, Pascal Lamy et Dominique Strauss-Kahn. L’esprit du Traité de Maastricht que défendra le groupe européen, malgré les agitations du Président français, doit être combattu. La chute des néoconservateurs peut permettre des changements non négligeables dans la position habituelle des américains. Le BRIC, c’est-à-dire la Chine, L’Inde, la Russie et le Brésil et éventuellement le Mexique, doivent agir pour forcer les décisions de grands progrès. Il faudra des régulations fortes. Pour y parvenir, Barack Obama devra compter sur le BRIC et faire préparer, par ceux qui ont réussi à l’encadrer pour le faire élire Président des Etats-Unis, un véritable plan post-néocapitaliste. Quand ce plan sera adopté par le Congrès et le Sénat des Etats-Unis dans les premiers jours de sa prise de fonction par les nouvelles majorités démocrates dans les deux chambres, il devrait fermer pendant 15 jours les Bourses dans le pays et les banques pendant 3 jours du lundi à mercredi. Seules les banques ayant une bonne situation devrait rouvrir leurs portes. Les autres seraient fermées purement et simplement. L’administration devrait alors convoquer un sommet mondial pour faire refondre le système de Bretton Woods. Comme Barack Obama l’a dit durant sa campagne, ce sera le Main Street à travers le monde qui devrait avoir la priorité et non plus Wall Street. Les Bourses sont une gangrène pour les économies réelles des pays et il va falloir limiter drastiquement leur nuisance. Je ne pense pas que les dirigeants actuels dans le monde soient capables de les fermer.

Barack Obama a donc raison de refuser de participer à la réunion du G20 qui se tiendra le 15 novembre à Washington. Malgré les prétentions démagogiques de certains chefs d’Etats, qui ont retourné leurs vestes et  qui sont devenus des pourfendeurs du système néocapitaliste sans prendre des mesures appropriées chez eux pour adapter le discours à la pratique, et les demandes de certains pays émergents comme le Brésil, il n’y aura pas de décisions décisives au cours de ce sommet. Il  est souhaitable que le Brésil diminue le taux de sa Banque Centrale, qui est actuellement de 13%, pour être crédible et pouvoir parler avec autorité. En tout cas, le Président Bush et son administration ne sont pas prêts à accepter des changements majeurs dans le système. C’est une question d’idéologie et donc de principe. Vouloir aider les peuples en souffrance, c’est du socialisme pour eux. Ce sont les riches qu’il faut aider. Les pauvres peuvent crever. Il y aura moins de monde sur la terre. La providence a décidé de faire tomber un pan de ce mur de la loi de la jungle pour donner un nouveau souffle à l’humanité. La tromperie, le cynisme, l’inhumanité, le bellicisme et le racisme sont les fondations de l’idéologie néocapitaliste de tous ces néoconservateurs laïques et religieux. Ils sont soutenus par des médias puissants et des pasteurs très influents. Mais un grand pan du mur, qu’ils ont construit pour faire barrage à l’humanité, au respect de la souveraineté des Etats, à la justice sociale et à l’égalité entre les races et les hommes, s’est écroulé avec l’élection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis le 4 novembre 2008.

Leurs pasteurs leur disaient que le temps de l’apocalypse était proche et qu’il y aurait la venue de l’antéchrist. Ces délires leur permettent de contrôler des consciences de millions de crédules. La candidate républicaine à la vice-présidence, Sarah Palin, est leur idole et leur choix. Cette femme inculte et effrontée avait violemment attaqué Barack Obama en l’accusant d’être un radical, un terroriste, un musulman, un socialiste et un anti-américain. Elle avait réveillé les instincts grégaires des jeunes racistes blancs néo-nazis et des vieux racistes nostalgiques du passé. Elle avait tenté de promouvoir l’ethnicisme et la société identitaire. En un temps d’égoïsme débridé, l’élection du ticket républicain aurait accéléré la venue de l’antéchrist prophétisé par les pasteurs qui soutiennent cette engeance. Mais la providence, qui veille sur notre humanité, n’a pas permis que cette catastrophe survienne. Et comme nous le disons depuis 25 ans, l’interdépendance des économies et des hommes ne peut se consolider et s’humaniser qu’avec le métissage des valeurs, des cultures et des races. Il n’y a pas d’alternative à cet état sinon le chaos. Avec le succès miraculeux de Barack Obama, la mondialisation ou la globalisation, qui est dans l’ordre des choses, se poursuivra avec moins de conflits violents, plus de moralité et de justice dans les relations internationales et entre les races. Les blancs racistes, qui n’osaient pas l’exprimer ouvertement, souhaitaient secrètement l’effet Bradley et classaient Barack Obama parmi les noirs. Après son succès, certains commencent à le considérer pour ce qu’il est, un métis. Les noirs aussi auraient tort de le considérer comme un noir et de croire qu’il va se pencher de leur côté pour les aider à sortir de leurs pauvretés intellectuelles et matérielles. Barack Obama est plus qu’un blanc et plus qu’un noir. Il est le symbole du rêve américain du melting-pot et du triomphe de la globalisation. A la place qu’il occupe déjà, il nous servira à continuer à dénoncer le terrorisme de ces intellectuels de droite et de gauche, partisans zélés du néolibéralisme, à fustiger  l’arrogance de ces esclavagistes des temps modernes, qui imposent des règles de pillage des ressources de l’Afrique et la prédominance de la race blanche, et tous ces dirigeants mendiants, complexés et corrompus de l’Afrique, qui méprisent la dignité de leurs peuples et les font végéter dans la misère, en complicité avec ces négriers de l’assistance humanitaire. Nous devons continuer à dénoncer les dérives morales de l’économie financiarisée car c’est seulement un grand pan du mur qui est tombé. Il faudra du temps pour faire tomber tout le mur. L’histoire humaine est faite d’avancées et de reculs. Mais pour un temps, le désastre politique, militaire, ethnique et culturel du néoconservatisme est arrêté.

C’est l’occasion pour les africains d’abandonner leur couardise et leur attitude de soumission et de servilité devant les petits experts, au service des négriers qui imposent des règles iniques. On voit les lâches partisans de la doctrine préventive et de la guerre des civilisations se replier lentement et ânonner des idées du nouveau Président américain. Vont-ils cependant accepter que les Etats-Unis discutent dans de bonnes dispositions et sans concession avec l’Iran, la Russie, le Venezuela, le Cuba, la Syrie et amener Israël et les palestiniens à signer un accord de respect mutuel et de création de deux Etats souverains dans les frontières d’avant 1967 ? Approuveront-ils une politique de la santé pour tous les américains ? Accepteront-ils une juste rémunération des matières premières d’origine africaine et une politique agricole en Afrique comme la PAC en Europe ?

Dans tous les cas, les américains ont donné un mandat éloquent à Barack Obama. Grâce à une différence de 6,5%, soit 53,5% des suffrages contre 46% à son rival républicain, et une confortable majorité dans les deux chambres, il doit agir sans hésiter. Il doit retirer l’armée américaine d’Irak et obliger le Président afghan à négocier avec les talibans pour parvenir à un gouvernement de coalition afin que les armées des 42 pays de l’Otan se retirent de l’Afghanistan. Il lui faudra de l’audace mais il n’y a pas de doute qu’il n’en manque pas. Son avènement est prodigieusement historique. Il marquera tout ce 21è siècle. Un noir venu d’Afrique et une blanche de souche européenne ont enfanté pour ranimer le rêve américain en perdition. Tout homme nait libre et est l’égal des autres en droit et en dignité. Nous devons continuer à enseigner la force de la foi ou l’audace de l’espoir à nos enfants. Rien n’est impossible si l’on a un rêve et si l’on travaille à le réaliser. Barack Obama est l’incarnation de cette Amérique de j’aime, celle d’Abraham Lincoln, du New Deal et des génies de la science et des technologies. Nous vivons un moment exceptionnel de l’histoire humaine. Plus jamais aucun noir ne doit se sentir inférieur à un blanc juste à cause de la couleur de sa peau. L’exploitation éhontée des richesses de l’Afrique et le mépris de la dignité des noirs doivent cesser. L’esclavage, la colonisation et le néocolonialisme ont érigé le mur du racisme et de la pauvreté. Nous devons détruire ce mur. J’avais inventé le concept du codéveloppement en 1980 pour le travail en commun entre les européens et les peuples des ACP pour des intérêts mutuels. Après avoir su que c’est moi qui l’ai inventé, nos amis conservateurs français lui ont préféré le concept puérile et sans réalité de développement durable. Quelle indigence de l’esprit !

Je rends hommage à cette partie étrange et fascinante de l’Amérique  qui a porté et accouché Barack Obama. Elle nous donne la force de croire en l’avenir et de se battre pour porter avec Barack Obama le flambeau de la liberté de tous les peuples, de toutes les races et d’œuvrer pour la dignité de toutes les catégories de la race humaine et pour la justice sociale dans tous les pays.

 

                                                           Nicolas LAWSON

                                                           Président du PRR 

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26 octobre 2008 7 26 /10 /octobre /2008 23:27

                                                                            
                                                                           Lomé, le 27 Octobre 2008
                                                                          

                                                                          Monsieur Faure Gnasingbé
                                                                          Président de la République
                                                                          Présidence de la République
                                                                          Lomé
                                                                          République du Togo


Objet : Lettre ouverte

 Monsieur le Président de la République,

Au nom de notre parti, le PRR, et de tous les progressistes, je vous adresse cette lettre ouverte, en commençant par rappeler que la providence a permis, dans des circonstances troubles, le dépôt en vos mains de la destinée de notre pays et que vous devez veiller sur elle. Ses raisons étant partiellement inconnues, je n’ai pas d’idées préconçues. Cependant, je sais que vous n’ignorez pas que c’est l’usage d’un pouvoir que les peuples considèrent comme illégitime et qu’ils regardent comme usurpé qui paralyse leur résolution aux efforts et entrave leur adhésion à l’action politique. Il arrive que cette même providence procure des opportunités pour la rédemption et le renouveau. C’est ce qu’elle vous offre en ce moment et notre parti est chargé de vous le rapporter.

La misère ambiante dans le pays, la déliquescence de l’opposition nationale et la grave crise financière mondiale sont des motifs pour des actions audacieuses, novatrices et sagaces. Ce n’est pas le moment de s’embarrasser de préceptes surannés et inadaptés aux conditions du temps. L’essentiel étant de sauver un peuple en perdition et un pays en naufrage. Vous le pouvez. C’est la raison de la bonne disposition de notre parti à votre égard, parce que nous croyons à la rédemption. Votre prédécesseur avait été abusé par des conseillers et des collaborateurs malicieux et corrompus. Il ne voulait pas le parti unique. Ils le lui ont imposé avec toutes les tares et les violations des droits humains. Ces thuriféraires en avaient profité pour caporaliser le peuple et organiser la rapine des ressources nationales avec la complicité d’étrangers. Ainsi, des projets comme la CIMAO, la raffinerie de pétrole, l’aciérie, etc., avaient englouti des centaines de milliards de nos francs. L’emblème qui témoigne toujours de leur déprédation est l’hôtel du 2 Février. Ils ont fait croire à la construction d’un hôtel de 36 étages alors qu’il n’y a rien entre le 2è et le 11è étage. Dans son bilan, on ne retient généralement que les aspects négatifs de son règne. Mais pour progresser, il est indispensable d’identifier les forces et les faiblesses d’une nation, de s’appuyer sur ses forces pour construire son progrès. Le Togo a abrité les signatures de trois conventions entre l’Union Européenne et les ACP. Il a créé la CEDEAO avec le Nigeria. Il a demandé en 1972 le transfert en Afrique du siège de la BCEAO.

Notre pays dispose de considérables atouts dont un capital humain inestimable. Personne ne peut nier que les ressources humaines sont les premières richesses des nations. Le temps est propice pour la mobilisation de toutes les énergies créatrices du pays, en vue de les engager dans la reconstruction nationale. Pour y parvenir, vous devez interrompre la politisation excessive de la société. Vous devez mettre un terme à cette bipolarisation conflictuelle déjà ruineuse et funeste pour l’avenir. La massification sociale et politique de la nation a fait que l’expression de la volonté populaire n’est pas éclairée et se fonde toujours sur des ressentiments et de la farce. Aucune élection ne peut, dans l’état actuel du pays, servir à assurer sa stabilité et garantir sa reconstruction. Je suis persuadé qu’une victoire du RPT ou celle éventuelle de l’UFC en 2010 ne permettra pas un dénouement de la crise. Les deux partis sont obligés de s’entendre dans le seul intérêt national pour gouverner ensemble ou disparaître, afin de laisser la place à des patriotes, désireux de refaire l’unité du pays et d’engager son redressement.

La démocratie représentative, telle qu’elle est pratiquée dans les pays occidentaux, n’est plus une solution viable aux crises que traversent les nations. Elle doit être réinventée. Les allemands l’ont bien admise et ont formé une coalition gouvernementale entre la CDU et le SPD. Les chinois ont saisi cette évidence et ont préféré expérimenter le mode de deux systèmes pour un pays de Deng Xiaoping. En période de crise, on ne continue pas à diviser un peuple, on s’efforce de l’unifier et on suspend, au moins provisoirement, les antagonismes politiciens. Notre parti demande donc expressément la cessation des rivalités entre le RPT et l’UFC et leurs rhétoriques de la division. Il vous suggère de mettre le sort de nos compatriotes au-dessus des intérêts partisans des deux partis et des ambitions personnelles. Il vous implore d’organiser un grand forum rassemblant pendant une semaine la diaspora et des forces vives de l’intérieur en Août 2009 pour proposer des solutions pratiques pour le renouveau.

Par ailleurs, le PRR attire votre attention sur le fait qu’aucune force extérieure ne peut se substituer aux togolais pour décider de leur destin et ne pourra jamais fournir les moyens suffisants dont nous avons besoin pour notre développement. Les aides extérieures ne sont que des expédients dont l’objectif final est la domination et le paternalisme. Un homme ou un pays n’est pas libre s’il dépend d’un autre. L’Europe envisage de signer un accord de mise à la disposition de la CEDEAO de 600 millions d’euros avec des conditions. C’est une insulte à notre intelligence. Au moment où un petit pays, l’Irlande, se garantit pour 400 milliards d’euros, soit plus de 2 fois son PIB de 190 milliards d’euros, on propose à toute l’Afrique de l’Ouest cette somme misérable. C’est l’assurance pour pérenniser la pauvreté en Afrique.

Les pays occidentaux ont surestimé leurs actifs réels et ont gonflé leurs richesses nationales par des actifs toxiques. Ils achètent maintenant ces actifs toxiques par la création monétaire et augmentent ainsi leurs PIB. Malgré leurs dettes colossales, cette pratique rouée les met en position de force. Pour éviter le développement de l’Afrique et toute contestation de leurs pratiques iniques, ils nous infantilisent et nous culpabilisent, en nous accusant de ne pas pratiquer la démocratie et la bonne gouvernance. Quelle leçon de bonne gouvernance avec les déficits abyssaux de leurs gouvernements et les escroqueries gigantesques dans les banques ?

Quand notre mouvement de progressistes attaquait Alan Greenspan, les flibustiers disaient que c’était un génie et le considéraient comme un gourou de la finance. On lui impute aujourd’hui la responsabilité du désastre financier dont les conséquences seront terribles pour les populations. Quand nous dénoncions le traité de Maastricht et son pacte de stabilité, les corsaires nous traitaient d’ignorants et nous méprisaient. Aujourd’hui, ils réalisent leurs incompétences et inconséquences. Ils court-circuitent le traité sans le dire. On n’a jamais raison contre cette engeance, qui a pris le monde en otage et dont la tyrannie est sans commune mesure avec ce que le monde a connu jusqu’à présent. Ils tuent sans armes et en toute bonne conscience.

Je demande depuis des années la révision du traité funeste et désuet de l’UEMOA. Mais aucun dirigeant africain ne se sent alarmé pour demander sa révision. Pendant combien de temps encore allons-nous faire confiance à des institutions qui nous déshumanisent et dont les prescriptions économiques et financières déciment nos populations ? Leurs préceptes doivent être abandonnés dans le cadre de la refonte du système financier, monétaire et économique mondial. Il n’y a pas de salut dans la voie du recours à l’aide que votre gouvernement a embrassé. C’est la corde du pendu et elle conduit à plus de misère, d’aliénation et de malheur.

Monsieur le Président de la République, vous avez besoin de rassembler à nouveau les togolais ; mais autour d’une vision et d’un projet de liberté et de prospérité. Ce projet devra libérer les énergies nationales pour la création de richesses. Notre pays a un destin particulier. Il attend celui qui fécondera les ardeurs. La rédemption et un nouveau départ sont possibles.

Quand Barack Obama sera élu le 4 novembre prochain, les américains auront renoué avec les valeurs de l’humanisme et de liberté. L’Afrique et notre pays doivent aller à la rencontre de cet avènement et l’accompagner dans son accomplissement. Tout autre résultat serait une catastrophe pour le monde. La mondialisation ou la globalisation ne conduira au chaos que si les valeurs de métissage culturel, racial et l’interdépendance économique continuent d’être bafouées. Le Togo doit retrouver son rôle et son rythme de développement d’avant 1985. Les extrémistes de tous les camps doivent arrêter leurs besognes de destruction du pays et de déchirement du tissu social.

Monsieur le Président de la République, soyez audacieux et novateur. Vous êtes jeune et c’est votre temps. N’écoutez pas les conseils de pusillanimité et prenez tous les risques pour votre postérité, le bien-être de notre peuple et le prestige de notre pays. La construction d’un pays n’est pas une question de compétence bureaucratique mais de volonté politique et d’ambition nationale. Si vous ne croyez pas que l’histoire vous a donné le mandat pour cicatriser nos blessures, exalter notre humanité commune et choisir les meilleurs d’entre nous pour contribuer au redressement national alors mon intercession est vaine. Nous savons que des hommes d’Etat arrivent au pouvoir par les armes mais en sortent glorifiés. C’est la tragédie de l’histoire humaine.

Veuillez trouver ici, Monsieur le Président de la République, l’assurance de ma haute considération.

 

                                                                       Nicolas LAWSON

                                                                       Président du PRR

 

 

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